Comment gérer les enfants avec des traitements ?
La chimiothérapie bouleverse le quotidien. Lorsqu’on est parent d’un ou plusieurs jeunes enfants, le défi peut sembler encore plus grand. Fatigue, rendez-vous médicaux, effets secondaires... Tout cela se combine avec les besoins constants des petits : attention, sécurité, affection. Pourtant, il est possible de traverser cette période difficile avec un peu d’organisation, de soutien, et beaucoup de bienveillance envers soi-même.
Voici quelques pistes pour mieux vous préparer et préserver un équilibre familial apaisant, même dans l’épreuve.
1. Accepter d’adapter son rythme
La fatigue est souvent l’un des premiers effets ressentis lors de la chimiothérapie. Il est essentiel d’accepter que vous n’allez pas pouvoir tout faire comme avant.
Privilégiez la qualité à la quantité : Un câlin tranquille sur le canapé peut être aussi précieux qu’une sortie au parc.
N’hésitez pas à faire des pauses quand vous en ressentez le besoin, même au milieu d’une activité avec votre enfant.
2. Organiser un quotidien simplifié
Anticiper peut grandement soulager la charge mentale.
Préparer des repas en avance ou utiliser des plats tout prêts (et équilibrés) peut aider lors des jours plus difficiles.
Créer une routine rassurante pour les enfants (et pour vous) aide à structurer les journées : lever, repas, temps calme, coucher…
Utilisez un planning visuel (avec des images si vos enfants sont petits) pour qu’ils sachent à quoi s’attendre chaque jour.
3. S’entourer d’un cercle de soutien
Il est essentiel de ne pas rester seule dans cette période.
N’hésitez pas à demander de l’aide à la famille, aux amis, ou à d’autres parents : garde ponctuelle, aide aux repas, accompagnement aux rendez-vous.
Certaines associations proposent du soutien à domicile ou des services de garde pour les enfants de patients malades.
Même une aide une fois par semaine peut faire une grande différence.
4. Communiquer avec vos enfants avec des mots simples
Les enfants ressentent tout, même s’ils ne comprennent pas tout. Il est important de leur expliquer ce qui se passe avec des mots adaptés à leur âge.
Par exemple : « Maman est malade et reçoit un traitement pour aller mieux. Parfois, je serai fatiguée ou pas très en forme, mais je t’aime fort et je suis toujours là pour toi. »
Rassurez-les régulièrement. Leur stabilité émotionnelle dépend beaucoup de votre présence affective, même si votre énergie est limitée.
Ceci compte aussi pour la communication non-verbale (p.ex. : Gestes, ton de la voix, expression du visage…) soit cohérente avec votre discours.
Par exemple : L’enfant voit que sa maman est en train de pleurer. Il est important d’être ouvert par rapport à cette réaction, de la normaliser en vue de la situation actuelle. Montrer ses émotions n’est pas une faiblesse.
5. Parler de la perte de cheveux avec douceur et soutien
La chute des cheveux peut être une épreuve émotionnelle importante, autant pour vous que pour vos enfants. Voici quelques pistes pour aborder ce sujet délicatement :
Prévenez-les avec des mots simples : « Mes cheveux vont tomber parce que le traitement est très fort. C’est un signe que le médicament agit pour m’aider à guérir. »
Selon votre confort, vous pouvez les impliquer : choisir un bonnet ou un foulard ensemble, faire de ce moment un petit rituel si cela vous fait du bien.
Si l’enfant vous pose des questions ou réagit fortement (incompréhension, peur, tristesse), ne vous inquiétez pas : c’est normal. Vous pouvez proposer d’en parler avec un(e) psychologue. Il ou elle pourra vous aider à trouver les bons mots, et soutenir votre enfant dans ses émotions.
Pour vous-même aussi, ce changement physique peut être un choc. Ne restez pas seule. Le soutien d’un(e) professionnel(le) peut vous aider à retrouver une image de vous positive et apaisée pendant le traitement.
6. Prévoir un "sac spécial maman" ou des temps calmes ensemble
Pendant les jours de fatigue, ayez à portée de main :
Des petits jeux calmes (livres, coloriages, puzzles)
Une boîte "magique" avec des surprises à découvrir ensemble
Des activités qui ne demandent pas trop d’efforts physiques mais créent du lien : lire une histoire, écouter de la musique, regarder un dessin animé blottis ensemble…
Ces moments simples rassurent votre enfant et vous permettent de préserver du lien sans puiser dans vos forces.
7. Cultiver la douceur envers soi-même
Ce n’est pas le moment de viser la perfection. Vous êtes une maman ( ou papa) suffisamment bonne. Vos enfants ont surtout besoin de votre amour, pas d’un quotidien parfait.
Célébrez les petites victoires : une journée passée ensemble, un sourire, un bon moment partagé.
Autorisez-vous à être vulnérable. C’est aussi une leçon de vie que vos enfants retiendront : on peut traverser des tempêtes, et rester un pilier d’amour.
Un dernier mot : vous n’êtes pas seule
D'autres parents traversent ce chemin. Parler, partager, échanger permet souvent de se sentir moins isolée. N’hésitez pas à rejoindre des groupes de soutien, en ligne ou près de chez vous.
Prenez soin de vous. Et rappelez-vous : Dans les yeux de vos enfants, vous êtes une force, même quand vous vous sentez fragile.
Pour plus d’informations : Service de psychologie médicale CHL